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Le 28 mai dernier, durant une matinée, il était possible de découvrir les habitants de ses milieux riches dans le cadre des animations "Jetons nous à l'eau" proposées par le Parc naturel régional des Vosges du Nord. Au programme observation, détermination, ... un inventaire participatif ! Première étape du projet de restauration « une mare et ça repart » !

S’inscrivant dans une démarche de préservation du patrimoine historique et de la biodiversité, la commune de Walschbronn a pris conscience de la nécessité de prendre en considération la présence sur les hauteurs de son ban communal, d’une dizaine de mardelles (mares) apparemment ancestrales, dont l’existence est déjà mentionnée dans un ouvrage littéraire retraçant l’état des lieux et la vie ordinaire dans la localité, de l’an 750 à 1985 (recueil historique de la Paroisse de Walschbronn-Waldhouse de Mr. Edouard DEMERLE curé en retraite-juillet 1985).

L’auteur qualifie ces dépressions marécageuses ou mares, comme étant des vestiges d’un peuplement préhistorique. Leurs origines proviendraient d’habitations souterraines primitives toujours creusées dans la terre glaise sur les hauteurs et flancs de collines, et sur lesquels étaient posés des branchages à forme conique recouverts de roseaux et de terre argileuse pétrie. Ces structures auraient, selon les résultats de plusieurs fouilles archéologiques en Alsace et en Lorraine, existé dans nos contrées jusqu’à l’époque romaine.

Cette même théorie, est émises par Timothée WELTER de Metz, membre de la Société Préhistorique Française communication de 1908 volume 5 N°1 /pp-41-52. Les Mardelles « habitations souterraines Celtiques de Lorraine » … Une autre hypothèse de l’histoire locale plus récente, laisse supposer, qu’il s’agirait pour certaines, d’excavations résultant d’un prélèvement d’argile pour alimenter la tuilerie construite au début du 18° siècle à Walschbronn par Fréderic De ZOLLER fermier général.

C’est dans cette optique de conservation, que dernièrement, lors de la journée de nettoyage annuelle, de nombreux bénévoles encadrés par le maire Christian SCHWALBACH et plusieurs élus municipaux, ont assaini quatre sites fortement impactés par des dépôts clandestins de détritus.

Ces ensembles naturels particuliers, méritent à plus d’un titre d’être préservés : Valeur historique, fonction de régulation de la nappe phréatique, richesse floristique et faunistique, lieu pédagogique de grande qualité, transmission d’une nature saine aux générations futures.

Par conséquent c’est en partenariat avec le Sycoparc du Parc naturel régional des Vosges du nord qu’un plan de restauration accompagné d’un suivi participatif possible pour la population et les instances scolaires, a été mis en place dès cette année ; celui-ci et repris dans les carnets de sorties 2016 du Parc naturel régional sous l’intitulé « Jetons nous à l’eau », il s’articule comme suit :

  • Nettoyage des sites.
  • Inventaire de la flore et de la faune sauvage subsistants.
  • Chantiers de travaux connexes spécifiques sur chaque entité (ouverture de la ceinture arbustive pour restauration de la lumière).

Un premier inventaire participatif réalisé le 28 mai dernier en présence de personnes intéressées, a permis de constater dores et déjà, les prémices d’une amélioration sur l’une des mardelles restaurée revisitée ; avec la réapparition spontanée d’une flore aquatique et la renaissance discrète d’une faune sauvage associée.

Ce projet prévoit également dans sa finalisation, afin de pérenniser l’existence de ces mares ayant retrouvé un état de conservation naturel, la pose à proximité d’un panneau didactique accessible par un sentier pédagogique, où tout-un chacun, pourra s’enquérir des fonctions fondamentales de ces écosystèmes à notre époque contemporaine.

Texte de François Wecker / Photos de Denis Michel.